-Douglas Lee Poynter, si tu veux pouvoir avoir un jour tes 22ans, je te conseille de sortir immédiatement!
Sans paraître le moindre du monde impressionné par mon ton glacial ni même par la menace de mort que je venait de proférer à son encontre, il me détailla de cet air mi-surpris mi-amusé qui lui allait si bien. Puis, se redressant un peu sur mon lit, il lâcha, comme pour lui même.
-C'est vrai qu'elle jolie. C'est pas si étonnant que notre beau Haz en soit tombé amoureux... Puis, me regardant dans les yeux: Tu sais, tu devrait peut-être t'énerver plus souvent, ça te rend vraiment très attirante... Oui, dit-il en souriant, je crois savoir pourquoi Haz est si amoureux de toi...
Je m'arrêtai net. Je crois savoir pourquoi Haz est si amoureux de toi. Haz est amoureux de toi. Je le regardais attentivement. Malgré son sourire, il avait un air sérieux et un peu grave qui me défiais de mettre en doute sa parole. Alors que je me battais depuis mon réveil avec mes pensées pour qu'elles quittent enfin ma pauvre tête, celle ci était désormais complètement vide. Silence radio. Haz est amoureux de toi. Je n'arrivait plus à ressentir la moindre colère. Je ne ressentais plus rien. Je me trouvais proche d'un état que je pensais avoir quitté pour toujours; j'étais de nouveau complètement anesthésiée. Et avec cette bonne amie qu'était la léthargie était venu, pour me tenir compagnie, un peu d'espoir. Ce sale espoir qui ne vous laisse pas tranquille. Ce même espoir qui m'avait tenu "éveillée" quand mon père m'avait abandonné. Mais mon père n'était pas revenu, ma mère avait épousé un autre homme et en avait profité pour se construire une nouvelle famille, m'abandonnant à son tour et l'espoir s'en était allé. Même si une partie de mon esprit essayait encore, inconsciemment et par tous les moyens, de planter le mariage de ma mère. Mais maintenant, c'était une autre partie de moi qui espérait. Un autre coin de mon pauvre cerveau était torturé par ce sale espoir. Haz est amoureux de toi. Dougie me regardait toujours avec ce même regard rieur. Peut être emprunt d'un peu d'inquiétude devant mon absence totale de réaction. Haz est amoureux de toi. Ses mots tournaient en boucle dans ma tête vide. J'avais de nouveau besoin de courir. Ou peut-être de... parler? D'un geste du menton, il me désigna un coin du lit près de lui. Quand je m'assis, la serviette qui retenait la plus grande partie de mes cheveux tomba. Je n'en m'en souciai pas. Cela n'avait absolument pas la moindre importance.
-Euh, Lena, ça ne me dérange pas vraiment que tu ne sois pas plus habillée que ça mais c'est à la limite de l'atteinte à la pudeur, là...
Je le regardais, un énorme point d'interrogation dans les yeux.
-Ta tenue! Me dit il, comme si la chose allait de soit. Tu es en sous vêtements, Lena! Bouge toi, un peu... Lève toi!
Je me levais, les yeux dans le vagues. Je n'arrivais pas à intégrer ce qu'il me disait.
-Habille toi, Lena!
Une nouvelle fois, j'obéis. J'étais totalement sonnée. J'attrapai un T-shirt et un pantalon que j'enfilai lentement, redoutant la confrontation qui devait avoir lieu. Je m'assis. Il me regarda. Il ne riait plus.
-Tu l'aimes, n'est ce pas?
Pourquoi est ce que je ressentais le besoin de me blottir contre lui et de tout lui dire? Je me protégeais si bien, jusqu'à présent... Mais lui perçait mes défenses comme si elles avaient été de papier. Comme Lui. Mais qu'est ce qu'ils ont tous, dans ce groupe, à me comprendre comme ça et à vouloir absolument me connaître et me protéger, hein? Tentant de reprendre le contrôle de mes pensées sans qu'il ne s'en aperçoive, je me vengeais. Ma vengeance me pris environ 2secondes et demi. C'est le temps que mis ma main à quitter le dessus du lit où elle reposait inutilement pour atteindre sa joue. Je frappais pour me venger de celui qui se trouvait en permanence dans le même lieu que moi et qui m'obsédait. Je frappais pour me venger de lui, qui se trouvait en face de moi et qui, d'une phrase, avait balayé toutes mes certitudes. Je frappais pour me venger de mon père, qui m'avait abandonné, de ma mère, qui m'avait trahis, de Lui une nouvelle fois, que je ne savait détester et pour encore un millions d'autres choses. Je frappais tellement fort que j'en eu mal à la main. Mais lui, au lieu de me frapper à son tour ou de partir, il me prit dans ses bras. Alors seulement j'éclatai en sanglots. Et si j'avais eu cent milles raisons de le frapper, j'en avais cent milles autres encore de pleurer. Longtemps, il me garda dans ses bras, sans rien dire, se contentant simplement de me caresser doucement les cheveux. Et c'est bien plus tard encore que je me décidais à formuler ma première vrai phrase depuis sa révélation.
-Doug, pourquoi tu ne m'as pas empêcher de te frapper? Pourquoi tu ne m'as pas frappé à ton tour ou n'es tu pas parti? Pourquoi tu sais toujours exactement tout ce qu'il faut faire avec moi?
-Parce que tu réagis exactement comme Haz l'a fait quand je l'ai trouvé dans le même état que toi. Et que, après le millions d'heures que j'ai passé à l'écouter me parler de toi, je commence te connaître un petit peu.
-Et, e... est ce que... ma voix se brisa. Je me maudis intérieurement.
-Est qu'il t'aime vraiment?
Je hochai piteusement la tête, de nouvelles larmes plein les yeux. Douglas Lee Poynter, si tu t'avise de raconter ça à qui que soit, je te démembre. Il me regarda et pris mon menton dans ses mains, avant de me dire, dans les yeux.
-Écoute moi bien, petite sauterelle. Il ne t'aime pas. C'est bien plus que ça. Tellement plus...
Alors seulement je pus m'endormir. Pour être réveillée peut de temps après par un appel des plus désagréables.
-Harold! Lena! Vous pouvez descendre? Vos amis aussi, d'ailleurs... Il faut qu'on vous annonce quelque chose.

a-Teddy-Bear-Story, Posté le jeudi 03 février 2011 09:31
bref, je continue de lire :D