-Ce...
Son incapacité à s'exprimer du fait de sa gène de sa contrariété rappelèrent soudain à la jeune femme comment ils en étaient arrivés là, ce qui l'avais une fois de plus attiré chez l'homme qui lui faisait face et lui firent ressentir un brin d'empathie. Rien de bien concluant mais on pouvait tout de même considérer ça comme un progrès.
-Tu voudrais que je m'en aille, hein? Il eut un petit soupir résigné. Comme d'habitude...
-T'es pénible, fut tout ce qu'elle trouva à répondre.
-Je t'emmerde et je t'envoie te faire voir. Sauf ton respect, bien sûr.
Elle détourna de nouveau son regard vers l'extérieur. Elle aimait bien cette lumière ou plutôt cette absence de lumière entrecoupée de ces petites lucioles jaunes que formaient les lampes d'intérieurs allumées ça et là. Il soupira bruyamment. Elle ne se retourna pas.
-Tu viens me trouver à chaque fois. Tu me dis que, cette fois, c'est pas la même chose. Et tu me jettes, comme à chaque fois. Alors je suis peut-être pénible mais tu es une sale conne.
-Tu veux m'épouser?
Il manqua de s'étouffer avec sa salive. Elle ne réagit pas, tira sur sa cigarette et attendis.
-Quoi?
-Tu as parfaitement bien entendu et je ne m'abaisserai certainement pas à répéter. Réponds moi.
Il déglutit.
-Mais... Mais je sais pas moi! Pas comme ça, non!
Elle sourit à la nuit.
-Et bah tu vois...
Il souffla.
-Parce que tu veux m'épouser, toi, peut-être?
-Non.
Il le prit mal, tenta de le cacher, en vain. Il reprit.
-Et qu'est ce que tu aurais fait, si j'avais répondu oui?
-Ce n'est clairement pas le cas.
-Réponds moi.
Elle se mordilla doucement la lèvre inférieur.
-J'aurais été très surprise, un peu en colère, j'aurais réfléchit et j'aurais finit par accepter.
Il faillit, de nouveau, s'étouffer avec sa salive.
-Attends, tu veux vraiment te marier? La grande Colt se range? demanda-t-il, à la fois provoquant et moqueur.
-Ne joue pas à ça avec moi.
-Ne prends pas ce ton condescendant avec moi.
Elle ne répondit pas, il ne dit rien. Silence. Il contempla son dos puis reprit.
-Alors?
-Absolument pas.
-Tu m'expliques?
Elle soupira.
-Il va bien falloir qu'un jour j'ai quelqu'un de fixe avec qui coucher régulièrement, le manque de sexe m'empêche d'être aussi efficace que d'ordinaire. Tu fais ça plutôt bien et sais ne pas être trop chiant. Quelque part, tu pourrais faire un plutôt bon mari.
Il sourit.
-Arrête d'être aussi amoureux de toi même, c'est exaspérant. Tu n'es certainement pas le seul à me satisfaire, sexuellement parlant.
Il grimaça et se tourna de son côté avant de s'étendre de tout son long sur le lit, affichant un air supérieur qu'elle ne pouvait voir, toujours tournée vers la fenêtre qu'elle était.
-Tu sais que je pourrais te virer?
-Parce que je couche avec d'autres hommes que toi?
-Parce que je suis ton patron.
-Je suis ta meilleure tueuse et tu aimes coucher avec moi.
-Mais tu me manques de respect.
-Ton air supérieur transparait dans ta voix.
-Qu'est ce que je disais.
-Tu aimes ça, répondit-elle en se roulant une nouvelle cigarette.
-Tu fumes trop.
-Tu m'emmerdes, je n'aime pas ça et tu le sais pertinemment.
Elle alluma le cylindre qu'elle venait de placer dans sa bouche.
-Je suis ton patron et je suis amoureux de toi, j'ai tous les droits.
Elle se figea et laissa s'éteindre sa cigarette tout juste consumée. On entendit des portes de voitures claquer. Il reprit, moqueur.
-C'est le « je suis amoureux de toi » qui te fait cet effet là?
Elle ne répondit pas et resta immobile, le souffle court, attendant la suite.
-Ça surprend, au début, hein? Mais, tu verras, on s'y fait.
-J'ai quelqu'un à tuer, on se voit plus tard, déclara-t-elle en automate, rassemblant ses affaires à la hâte et se dirigeant vers la sortie.
-Ou pas.
Elle s'arrêta net de nouveau.
-Je te connais, Colt. Je te reverrais ou pas, selon ce que tu décideras. Elle se détendis un peu. Mais quoi que tu fasses, tu continueras de tuer pour moi, par mail, par portable, courrier ou pigeon voyageur, je m'en tape mais je ne te lâcherai certainement pas.
Elle déglutit, appuya sur la poignée et ouvrit la porte. Elle s'apprêtait à dire quelque chose mais se ravisa et sortit. Il la rappela.
-Colt?
Elle se retourna.
-Fais attention à toi.
Elle ferma la porte et descendis l'escalier quatre à quatre. Au deuxième palier, elle croisa un homme qui la dévisagea. Une fois qu'il eut disparut, elle s'arrêta pour enfiler sa veste et vérifier que son arme était toujours dans sa poche. Elle sentait son couteau de long de sa cheville ainsi que le deuxième révolver à sa ceinture. Elle était capable de tuer un homme avec un cure dent mais préférait travailler avec ce qui lui avait valu son surnom. Mais malgré son expérience et tout son attirail, elle ne se sentait pas mieux pour autant. Au rez de chaussé, deux autres hommes, apparemment en grande discution, se retournèrent sur son passage. Serrant son arme dans son poing elle sortit et s'adossa au mur. Ou je deviens parano ou cet enfoiré me tend un piège. Elle jeta un regard discret à l'intérieur. L'homme du deuxième était redescendu et s'adressait de manière agitée aux deux autres. Elle se glissa dans le renfoncement le plus proche. Quand les hommes passèrent devant elle, elle les abattit sans aucun bruit. Elle les fouilla rapidement à la recherche de papier ou d'une arme et ne trouva rien. Elle se redressa, perturbée. Elle ne parvenait pas à savoir si elle venait d'exécuter des clients pour lesquels elle ne serait pas payée puisqu'aucun contrat n'avait été passé ou si elle avait assassiné des indics de tueurs maladroits envoyés pour elle. Elle retourna devant la fenêtre de l'immeuble qu'elle venait de quitter et réfléchit. Puis l'évidence la frappa.
-Il me teste. Cet enfoiré me teste!
Elle secoua la tête, hurla « connard » retentissant à l'adresse de l'homme qu'elle venait de quitter et s'enfuit.

C'est écrit un peu vite pas beaucoup relu, la fin ne me satisfait pas mais ça m'a trotté dans la tête un bon moment avant que je comprenne enfin ce que c'était et que je puisse l'écrire, ça doit être un signe. C'est inspiré de Call-me-Colt que j'ai beaucoup aimé mais lu il y a longtemps, c'est donc finalement assez éloigné de l'histoire originale. Et la photo vient évidemment de Kill Bill 1, du grand Tarantino.
Mic, Posté le mardi 28 décembre 2010 07:04
Bon bah ça non plus j'ai pas lu, j'l'ai déjà fait xD Btw, à mon avis, la fin ne te plait pas parce qu'elle invoque une suite, chose illogique avec un OS. Par contre, j'peux pas te dire comment faudrait finir, j'suis NAZE en OS.